Contamination de l'air aux pesticides - Réunion du 14/09/2022, Montroy
- Le 22/09/2022
- Dans Nos tribunes
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Depuis fin 2019, ATMO Nouvelle-Aquitaine suit la qualité de l'air et notamment la présence de pesticide sur la plaine d'Aunis, gràce à un capteur situé au centre du bourg de Montroy. La récente campagne de mesure a révélé des taux reccord de Prosulfocarbe, un herbicide assez volatile. Le 14 septembre 2022, l'Agglomération de la Rochelle a réuni élus, citoyens riverains, association et professionels agricoles, notamment pour écouter les experts scientifiques, dialoguer et proposer des mesures. Nous y étions, voilà le compte rendu.
Sous la présidence de Jean-François Fountaine, en présence de nombreux.se.s vice-président.e.s, de maires de la communauté d’agglomération de la Rochelle, d’élu.e.s locaux, départementaux ou régionaux, de nos députés, du président départemental et du président régional de la Chambre d’agriculture, de chercheurs, d’associations, de professionnels agricoles et de nombreux citoyens réunis,
RÉSUMÉ
Les premiers exposés présentés par ATMO Nouvelle Aquitaine, l’INRAE et le CNRS ont permis transparence comme vérités sur notre exposition aux pesticides et sur les effets de leur toxicité :
☑️L’air, les terres, les eaux, le vivant sont contaminés… L’érosion de la biodiversité et des écosystèmes perdurent année après année.
☑️Nous, humains commençons à en payer le prix !
☑️L’exigence de production agricole passe avant la nécessité de santé publique.
Puis, l’exposé du CNRS a ouvert le champ des possibles en démontrant que leur usage n’est pas la garantie d’une meilleure économie agricole.
Toutefois, la suite des débats n’a ni apporté espoir de sortie ni actions concrètes pour diminuer cette sur-exposition aux pesticides, si ne n’est l’optimiste médiation portée par la Maison de la Communication, qui par l’écoute et le dialogue entre riverains, agriculteurs et acteurs du territoire pourra déboucher, en 2023, sur des propositions partagées.
Le débat s’est terminé par un clivage entre riverains/experts et agriculteurs. Les élus et responsables locaux ont plus mis fin aux débats que cherché à concilier et proposer. Cet objectif a été donné à la médiation initiée par la Maison de la Communication et l’Agglo de la Rochelle.
NOTRE ANALYSE
Nous saluons l’opiniâtreté des chercheurs présents (INRAE, ECOTOX, CNRS) pour leur partage des certitudes sur la toxicité des pesticides, année après année, malgré l’inaction des pouvoirs publics.Nous déplorons l’art de la procrastination des élus politiques face à l’urgence sanitaire. Nous nous désolons de la cécité des responsables consulaires locaux de la profession agricole englués dans les lobbies de l’agrochimie, de la sur-production et de l’exportation.
Les riverains et habitants du territoires attendaient des actions concrètes, immédiates et disruptives. La présentation et les débats de ce mercredi 14 septembre n’en aura donné aucune !
Malgré l’usage généralisé de systèmes antidérive, malgré le strict respect des conditions météorologique d’épandage, la contamination de l’air est constatée durant les périodes de traitement. Les capteurs le mesurent. La profession agricole et les scientifiques l’ont dit : il y a danger réel des riverains face à cette surexposition aux pesticides durant les traitements.
L’avertissement préalable comme la surveillance en continu sont essentiels pour rendre possible le confinement de la population et la non exposition durant les pics de contamination. Cet avertissement, appelé « information préalable des résidents » était la grande attendue des « chartes riverains ». Elle a été la grande oubliée. « On n'est pas là pour parler de la charte » a déclaré autoritairement Cédric Trinquart, président de la chambre d’agriculture. Et pourtant, cela aurait été fort intéressant ! Cette charte d’engagement dite « charte riverains » devait répondre à des exigences d’information et de communication vis-à-vis des données d’expositions aux pesticides et notamment information préalable des riverains avant pulvérisation. La chambre d’agriculture a proposé des dispositifs d’information inopérants quand ils n’étaient pas burlesques. Le Préfet de département semble les avoir approuver alors que, à juste titre, les élus locaux et de nombreux citoyens s’en étaient indignés au cours de la consultation publique.Nous n'en étions pas au courant, mais si c'est le cas (comme M. Trinquart l'affirmait) nous le déplorons, tout comme l’absence de réaction sur le sujet de la "charte "riverains" par La Rochelle Agglo en fin de débat.
L’Agglo de la Rochelle s’est engagée dans l’expérimentation d’un système d’alerte riverain (AgriCivis). Une simple question : pourquoi n'en a-t-elle pas parlé et pourquoi la profession agricole ne l’a pas inscrit dans leur charte d’engagement ? Engageons-nous à la généraliser sur le territoire ! Espérons que le travail de médiation entre riverains, agriculteurs et acteurs locaux puisse consolider cette information préalable des résidents. Devons nous rappeler qu’il s’agit là d’un droit et devoir européen, inscrit dans la loi nationale ?
Les molécules Prosulfocarbe et Pendiméthaline sont les molécules herbicides qui ont été les plus mesurées par le capteur de Montroy. L’utilisation des produits commerciaux comportant ces molécules nécessite le respect d’un dispositif végétalisé permanent (DVP) de 5 mètres voire d’une zone de non traitement (ZNT) au droit des points d’eau de 20 m. De tels dispositifs ou retrait ne semblent pas particulièrement marquer le paysage de l’Aunis. Aussi, permettez-nous, aussi, de nous inquiéter pour la qualité de l’eau et la préservation de biodiversité aquatique.
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