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Expression libre de l'opposition - Mai 2023

Le 01/06/2023
Dans Nos tribunes

En ce printemps 2023, nous sommes arrivés à mi-mandat : le temps de se consacrer à une évaluation de l’action publique communale après nos trois premières années au sein du conseil municipal.

Nous avons observé et vous témoignons :

d’une quasi-absence de certaines commissions (« affaires scolaires, enfance et jeunesse » : aucune ces deux dernières années, « urbanisme » : une seule depuis le début du mandat, « environnement » sporadiques ou éclipsées par la voirie…) ;
des prises de décisions avant les commissions, avant les conseils municipaux et en comité très restreint ;
d’absence de compte-rendus des réunions extra-communales auxquelles participent le maire ou ses représentants ;
d’une faible communication des informations communales ;
d’une posture permissive sur les problématiques environnementales (brûlots, coupes de bois, gestion de la ressource en eau, pesticides…) ;
de choix budgétaires contestés malgré un budget sain et équilibré permettant d’évidents investissements.

Observateurs impuissants et déçus, nous espérons encore des choix disruptifs et décisions nouvelles pour préparer et adapter notre commune aux lendemains. La majorité répondra que certaines choses ont été faites, certes, mais se révélant insuffisantes et d’un profond conservatisme doté d’un climato-attentisme.

Nous avons été élus avec plus de 40 % des voix et sur un programme progressiste tant sur la transition écologique que sur la vie sociale et solidaire.

Face à la dérive climatique et au déclin de la biodiversité, nous sommes convaincus qu’il est urgent d’agir et d’investir pour modifier profondément notre système de vie. Plus proches des citoyens, la commune et l’intercommunalité constituent l’échelon privilégié pour ces actions d’ampleur tant attendues : consolidation et intensification du réseau de bus, densification des pistes cyclables, préservation de la ressource en eau, budget-climat, tiers-lieux, économie circulaire, budgets participatifs, commissions extra-communales, transition agroécologique et sortie rapide des pesticides…

Nos propositions enrichissent le débat et, si elles ne sont que trop rarement prises en compte, nous espérons qu’elles en éveillent certains.

Malgré la récente démission de notre tête de liste, nous continuerons à être moteur d’une ambition communale au service de tous et pour un avenir désirable. Nous vous savons à nos côtés et nous vous en remercions.

Nom du fichier : Tribune de l'opposition - Bilan à mi-mandat (mai 2023)
Taille : 60.58 Ko

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Réactions après la lecture de l’expression libre de la majorité

En réponse à notre tribune et comme nous le présagions M. le Maire a fait l’éloge de ses petites actions dans sa tribune.

Certaines suscitent notre réaction :

les quelques interdictions aux véhicules terrestres motorisés (hors engins agricoles) sur deux ou trois chemins communaux sont loin de répondre à l’urgence d’une sécurisation des déplacements doux de notre quotidien. Pourtant, dès juillet 2020, le conseil municipal, à une quasi unanimité, en avait acté le principe et la généralisation sur tout le territoire communal, pour établir des dessertes sécurisées vers le bourg, comme vers la Jarrie ;

la restauration de nos bâtis est essentielle, tant il témoigne de notre patrimoine mémoriel ; mais n’oublions pas de préparer notre avenir ! Le patrimoine naturel, lui, se délite et rien n’est fait pour le préserver et assurer un avenir résiliant ;

les quelques plantations urbaines et le projet de végétalisation de l’école font craindre à du green-washing par leurs insuffisances et quand, en même-temps, de nombreuses actions font perdurer la bétonisation de l’espace public (trottoirs, parking, aménagement et gestion de la voirie…) ou son abandon.

Réactions après la lecture de l’éditorial : « Le mot du Maire »

Alors qu’il a pris l’habitude d’écrire ses lignes en dernier et en réponse aux nôtres, M. le Maire semble encore manquer de temps pour une maîtrise des sujets qu’ils évoquent dans son éditorial :

Sur la bassin du Curé, la situation hydrologique est en effet actuellement assez favorable et même à un niveau que l'on peut qualifier de "niveau moyen". Mais, contrairement à ce que prétend M. le Maire, ce niveau moyen de la nappe phréatique ne nous met pas à l’abri d’un quelconque risque sécheresse pour cet été, bien au contraire !

M. le Maire semble même se vouloir rassurant, reléguant les épisodes de canicules et de sécheresse de 2022 aux pires souvenirs de nos mémoires. Hélas, dans une France à +4°C, un été de type 2022 sera un été froid !. Il est de la responsabilité des collectivités locales de s’y adapter par des investissements sans regret et des solutions fondées sur la Nature. Loin , très loin en est le cas aujourd’hui !

M. le maire stigmatise aussi nos comportements de consommation en eau potable. Il en oublie que si la nappe du bassin du Curé se fragilise année après année, c’est aussi parce qu'un agriculteur sur trois est irrigant et que cette irrigation consomme près de 2/3 de tous les prélèvements d’eau sur le territoire.

M. le Maire focalise sur l’évaporation et la hausse des température pour expliquer les pertes de réserve pour les cultures. Terre d’eaux et de groies, nos sols sont historiquement fertiles. Cependant, il y a urgence à prendre la bifurcation agroécologique tant la révolution verte , année après année, démontre son impasse et révèle ses désastres !

Concernant la lutte contre la dérive climatique, M. le Maire nous fait croire que la généralisation de gestes individuels remarquables pourra nous éviter la fournaise chaque été. C’est hélas vain, il faut réellement et sans délai ancrer nos politiques publiques locales dans un plan de résilience collective afin de s’adapter. Nous le rappelons : « un été de type 2022 sera un été froid ! ». De plus, arrêter son attention sur les seuls gestes individuels est une erreur ! Cette démocratisation de l’empreinte carbone relègue dans l’intime le combat sociétal. Elle conduit à l’apathie collective, à l’épuissement sociale qui ne font que le jeu du statu quo, laissant en place tout le système climaticide.

Les gestes individuels C Etienne par P Moritz

M. le Maire se félicite du récent refus préfectoral concernant le projet éolien porté par la société Eolise à l’Aubertière/Treuil Arnaudeau. Il oublie de dire que sans la planification des énergies renouvelables dans les documents d’urbanisme, une telle décision est très fragile et sujette à la censure des tribunaux, comme le rappelle et le prévient fort bien la presse locale dans cet article.

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